EXPOSITION

Guillaume Castel

Du 8 juillet au 27 août

HAMEAU DE SAINT-ANTOINE (LANRIVAIN 22)

  • Sculptures

Guillaume Castel

Les herbiers imaginaires

Guillaume Castel parle volontiers de ses herbiers imaginaires, issus de la terre et de la mer, des paysages de la baie de Morlaix dont il est originaire. Depuis quelques années, il plonge et pêche intensément, arpentant obsessionnellement des territoires sous-marins comme pour les apprendre par cœur – des activités qui nourrissent largement ses recherches. Sa position idéale, celle de son travail aussi, serait « cet espace intermédiaire entre l’air et l’eau où les sens sont modifiés », dit-il encore. 

Dans son atelier, qu’il a installé dans une ancienne menuiserie, Guillaume Castel a d’abord utilisé le bois et le béton. Aujourd’hui ce sont surtout les métaux qui l’occupent, l’acier Corten pour ses qualités d’oxydation, ainsi que le cuivre et le laiton plus malléables. A l’origine de ses sculptures, il dessine peu, tout juste quelques croquis scotchés sur le mur, puis des traits à la craie sur la surface du métal, qui lui serviront de guide pour la découpe. Hormis le cintrage des œuvres les plus monumentales, il réalise tout lui-même dans un corps à corps avec la matière. Ses formes organiques se dessinent, qui rappellent fortement son goût pour les œuvres d’Henry Moore, de Jean Arp ou de Sophie Tauber. Des graines, des algues, des plantes surgissent alors. Il fabrique aussi des objets plus intimes, en papier notamment, qu’il gaufre ou estompe dans une ancienne presse qu’il a récupérée.

Guillaume Castel a longtemps conservé aux matériaux leurs couleurs naturelles, jusqu’à ce qu’il éprouve l’envie de se fabriquer son propre nuancier. Il est allé dans la nature, à la recherche des camaïeux de bleus et de verts que l’on retrouve dans ses œuvres. Pour lui, la couleur est associée au souvenir, plus que le dessin qu’il lie davantage à l’intuition et au mouvement. Ses œuvres sont pensées pour vivre dehors, et il se fait d’ailleurs parfois aussi photographe : « Comme les artistes du Land Art, j’installe mes œuvres sur la plage ou dans les rochers et j’en fais des images. C’est une manière de mieux voir ce que je fais », explique-t-il. 

Anaël Pigeat

Guillaume Castel participera à la rencontre du dimanche 16 juillet avec Paul Ardenne et les autres plasticiens invités.

Site internet de l’artiste

BIOGRAPHIE

A ses débuts, Guillaume Castel envisageait de devenir maraîcher, une façon d’allier son goût des formes et celui des jardins qui l’avaient marqué dans son enfance. C’est peut-être la fréquentation du festival de Chaumont-sur-Loire, où l’art se mêle à la botanique, qui a fait basculer sa réflexion vers la manipulation des objets.