Concert

Karol Beffa

Concert d’improvisation au piano et interactif

Dimanche 7 Août

17H30

Hameau de Saint-Antoine, Lanrivain (22)

Les concerts d’improvisation à l’orgue ne sont pas rares et plusieurs ont été enregistrés et diffusés en CDs. L’improvisation au piano, qui avait suscité un engouement extrême auprès du public au XIXe siècle avec des pianistes aussi célèbres que Liszt, Thalberg ou Brahms, a, elle, subi une longue éclipse. Les seules performances qui illustraient encore le genre furent les accompagnements de films muets, disparus avec l’avènement du cinéma parlant.

Ce n’est que depuis une quinzaine d’années, et précisément à la faveur du renouveau de la projection de films muets, que l’on reparle d’improvisation au piano. Après être restée confinée aux salles obscures, elle commence à revivre dans d’autres lieux de spectacle et il arrive même que des journées lui soient consacrées. Des joutes entre improvisateurs sont organisées et l’on peut assister à des improvisations non seulement en solo mais à quatre mains, voire à des improvisations mêlant orgue et piano. 

 

Parmi les improvisateurs français à la source de cette renaissance, on peut citer Karol Beffa, pianiste et compositeur, qui pratique le genre depuis plus de vingt ans. Outre l’accompagnement de films muets (Pabst et Murnau entre autres), il a donné de nombreux concerts où alternent interprétations d’œuvres du répertoire classique ou contemporain et improvisations sur des thèmes donnés par le public, un genre qu’il est un des seuls à pratiquer en Europe. Les thèmes peuvent être musicaux (une phrase musicale, « un tango dans le style de Debussy », « une rencontre entre Bach et Scriabine », « la blue note « , etc.), littéraires (un vers, une maxime philosophique, etc.), picturaux (« Guernica », la cathédrale de Chartres, Edvard Munch, etc.) ou plus fantaisistes (« 30 % de touches blanches », « Polynésie ou Centrafrique », « quelque chose de triste à la main gauche et de gai à la main droite », etc.). Grâce à la possibilité qui lui est donnée de proposer lui-même des thèmes, le public participe au déroulement d’un concert particulièrement interactif. 

En savoir plus sur Karol Beffa

Karol Beffa mène parallèlement études générales et études musicales après avoir été enfant acteur entre sept et douze ans dans plus d’une quinzaine de films (il a notamment joué avec le Piccolo Teatro di Milano sous la direction de Giorgio Strehler et a interprété Mozart à huit ans dans le téléfilm de Marcel Bluwal).

Reçu premier à l’Ecole Normale Supérieure, il étudie l’histoire (licence), l’anglais (maîtrise), la philosophie (Master à l’université de Cambridge) et les mathématiques. Entré au CNSM de Paris en 1988, il y obtient huit premiers Prix (harmonie, contrepoint, fugue, musique du XXe siècle, orchestration, analyse, accompagnement vocal, improvisation au piano). Reçu premier à l’agrégation de musique, il enseigne à l’Université Paris IV-Sorbonne (1998-2003). En 2003, il est docteur en musicologie en soutenant une thèse sur les Etudes pour piano de Ligeti. Depuis 2004, il est Maître de conférence à l’Ecole Normale Supérieure. Il a été élu, en 2012-2013, à la chaire annuelle de création artistique au Collège de France et a soutenu en 2015 une Habilitation à diriger des recherches. 

En 2000, la Biennale internationale des Jeunes Artistes de Turin l’a sélectionné pour représenter la France. En 2002, il est le plus jeune compositeur français programmé au festival Présences. Compositeur en résidence de l’Orchestre National du Capitole de Toulouse de 2006 à 2009, il compose notamment un concerto pour violon créé par Renaud Capuçon et un concerto pour piano créé par Boris Berezovski. Pianiste, il accompagne régulièrement des films muets, des lectures de textes et improvise sur des thèmes proposés par le public. Compositeur, il est l’auteur d’une vingtaine de musiques de films, et de trois musiques de scène. Il a obtenu en 2016 le Grand Prix lycéen des compositeurs et en 2017 le Grand Prix de la musique symphonique de la SACEM pour l’ensemble de sa carrière. En 2013 et 2018, il a remporté les Victoires de la Musique classique.

En 2015, il a publié (avec Cédric Villani, Flammarion) Les Coulisses de la création et, en 2016, György Ligeti (Fayard). En 2017 : Parler, Composer, Jouer. Sept leçons sur la musique (Seuil). En 2018 : Diabolus in opéra. Composer avec la voix (Alma) et Anagrammes à quatre mains. Une histoire vagabonde des musiciens et de leurs œuvres (avec Jacques Perry-Salkow, Actes Sud). En 2019 : Ravel. Un imaginaire musical (avec Aleksi Cavaillez et Guillaume Métayer, Seuil-Delcourt). En 2021 : Saint-Saëns au fil de la plume (Premières Loges). En 2022 : L’Autre XXe Siècle musical (Buchet-Chastel). Derniers CDs monographiques parus : Into the Dark (Aparte), Blow up, En blanc et noir, De l’autre côté du miroir (Indesens), Douze Etudes (AdVitam), Talisman (Klarthe), Media Vita (Klarthe).

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