RENCONTRE

  • SAMEDI 24 JUILLET
  • 14H30
  • TARIF POUR LA JOURNÉE : 6€
  • HAMEAU DE SAINT-ANTOINE, LANRIVAIN (22)

Jacqueline Osty

Un brin d'herbe à l'horizon, penser le paysage pour faire ville

Quand la nature rend libre

Pensés en tant que système et déclinés dans un emboitement d’échelles, les espaces ouverts tissent des liens entre la ville et son territoire géographique, entre les quartiers et leur territoire d’inscription, entre la ville et la campagne en accueillant la nature au cœur du tissu urbain

Le rôle émancipateur du paysage sur les usages urbains :

Les espaces ouverts sont des lieux de rencontre, de partage où se crée le lien social. Lieux de rassemblement, ils permettent le frottement entre toutes les générations, entre les différentes classes sociales. L’espace public appartient à tous, il est ce qui permet d’être ensemble librement. Il a pour fonction de renforcer dans leur liberté ceux qui vont l’utiliser et d’être appropriable par eux ,  leur permettre d’être ensemble ou s’isoler, de courir ou rêver, de s’aimer ou jouer, jardiner ou faire du sport …de vivre la ville selon leurs humeurs et états d’âme 

Naturalité urbaine :

Pourvoyeurs de nature en ville les parcs et autres espaces ouverts sont essentiels au bien-être des habitants. La contemplation du ciel, et l’expérience des variations saisonnières sont des besoins fondamentaux dont les urbains sont trop souvent privés. Qui ne s’émerveille pas au printemps devant le spectacle des floraisons ou le rougement des feuillages à l’automne ?

La réhabilitation des continuités d’espaces ouverts, des ilots de pleine terre pour créer des ilots de fraicheur urbains, des trames paysagères sont à appréhender simultanément pour faire réelle ment système. Assurer les continuités naturelles a l’avantage de générer une diversité de lieux imbriqués dans les tissus urbains capables de refonder le lien entre la ville et son territoire

En plus de participer à la régulation du climat, préserver les espaces ouverts au cœur des villes, en assurer la juste proportion et bien les qualifier permet de rendre accessibles aux urbains les aménités qu’offre le vivant, à rendre la ville agréable dans une conscience écologique apaisée. 

Jacqueline Osty, Rennes – le Monde / table ronde 04/05/21

 

 

"La ville idéale… elle n’existe pas ! Il y a bien eu des expériences utopistes, hygiénistes, modernistes, parfois issues de visions de régimes totalitaires…La modernité a pu penser et dessiner la ville comme un objet difficilement mutable." Jacqueline Osty

Jacqueline Osty, paysagiste urbaniste, née au Maroc et a passé son enfance à Casablanca avant de venir à Paris étudier l’architecture à l’École des beaux‑arts, puis le paysage à l’École du paysage de Versailles, dont elle est sortie diplômée en 1982. Cette double formation l’a guidée prioritairement vers le paysage urbain et amenée à s’interroger sur ce que signifie « faire la ville » avec les moyens du paysage. Prix de l’aménagement urbain en 1994 et Prix du paysage en 2005, le parc Saint‑Pierre à Amiens a été l’occasion pour la paysagiste de penser la relation entre ville et territoire, entre les formes d’une géographie et celles d’un tissu urbain.

Coudre et tisser la ville, cela résume une longue série de créations qui ont suivi et développé chez Jacqueline Osty une capacité d’aborder le projet urbain, soit dans une étroite collaboration avec des architectes, soit comme seule mandataire. On peut citer le quartier de Beauregard à Rennes, avec Loïc Josse, une invention de « ville bocage », ou le quartier Baud‑Chardonnet également à Rennes, avec Bernard Reichen, un morceau de « ville au bord de l’eau ». L’atelier Jacqueline Osty et Associés, avec l’urbaniste Claire Schorter, travaille actuellement sur une nouvelle phase de l’aménagement de l’Île de Nantes, une des situations les plus complexes qui soient. L’aménagement de l’écoquartier Flaubert à Rouen, actuellement en cours, et dont la promenade des quais a reçu le Prix du paysage 2018, est un projet global dans une ville où Jacqueline Osty a déjà réalisé le parc Grammont, pour un quartier enclavé de la rive gauche, afin de l’ouvrir au grand paysage et de l’inscrire dans la ville dont les habitants se sentaient séparés. Jacqueline Osty a reçu le Grand Prix de l’Urbanisme en 2020.

 

http://www.osty.fr