Baptiste Rabichon

RANELAGH

Photographie

  • Saison 2020
  • Pendant heures ouverture du festival
  • Tarif pour la journée entière : 6 euros
  • Hameau de Saint-Antoine à Lanrivain (22)

Si cette série de photographies emprunte son titre Ranelagh à une station du métro parisien, n’y cherchez aucune explication rationnelle. Sa consonance orientale est une invitation à se laisser porter par le flux d’un voyage immobile à la rencontre du songe, de la littérature et de l’histoire des arts. L’artiste partage avec le voyageur souterrain du « métropolitain » le paradoxe de l’obscurité : ses images, aux couleurs vives et aux formes lumineuses, n’ont pu voir le jour que dans l’obscurité la plus complète de la chambre noire. Depuis une dizaine d’années, le jeune artiste a entrepris de prolonger l’exploration de cette technique primitive du photogramme. Les premiers photographes, dont l’Anglais Fox Talbot, ont très tôt, vers 1860, fusionné leur passion pour la botanique, la chimie et la photographie – en imposant des végétaux directement sur le papier photosensible et en laissant la lumière imprimer leurs formes, sans faire usage de l’appareil photographique. Baptiste Rabichon se détache de la posture du botaniste et de la pratique de l’herbier. Il s’éloigne aussi de la simple contemplation formelle de la nature et de son assujettissement, pour réaliser des compositions visuelles et narratives associant subtilement les techniques numériques et analogiques d’aujourd’hui, mais en gardant comme caractère commun ce jeu immuable d’empreinte entre le papier photosensible et la lumière. Chaque œuvre apparaît comme un collage unique, combinant à la fois des projections d’images numériques scannées et retravaillées à l’ordinateur, des silhouettes de plantes posées directement sur le papier au laboratoire, et l’ombre de formes humaines – dessinées par la lumière au moment de l’exposition du papier photographique. Sa pratique semble très maîtrisée, mais elle laisse aussi libre cours à l’accident de laboratoire, à la surprise, au hasard de l’expérimentation. Et si la compréhension totale des secrets de fabrication nous échappe, l’évidence de ses images nous en dispense, comme pour mieux nous happer par la simplicité des formes, la finesse des textures photographiques et végétales, et la force des couleurs de ses arrangements.

Une silhouette d’homme nu hybridé de fleurs apparaît de manière récurrente dans ses compositions, bien loin de l’homme moderne « augmenté » par la technologie, tel qu’il est habituellement qualifié, il semble, au contraire, comme une figure d’harmonie et de réconciliation, faire partie d’un même souffle, d’une nature qui l’englobe et qu’il n’aurait jamais quittée.

Né à Montpellier en 1987, Baptiste Rabichon vit et travaille à Paris. Après des études de viticulture et d’oenologie, il rentre à l’ENSA Dijon en 2009, à l’ENSBA Lyon en 2011 et à l’ENSBA Paris en 2012. En 2015 il intègre le Studio National des Arts Contemporains (Le Fresnoy) dont il sort diplômé en 2017 avec les félicitations du jury. Il est lauréat 2017 de la résidence BMW et expose au 63ème Salon de Montrouge en 2018.aines – dessinées par la lumière au moment de l’exposition du papier photographique.

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