Cristaux, un oratorio fantastique n’est pas un concert, mais bien plus que ça. Pouvez-vous nous présenter plus en détail ce spectacle ?
Cristaux est une pièce musicale qui évoque un épisode de ma saga imaginaire “Klokochazia”.
Je conçois “Cristaux” comme un hommage au genre de l’oratorio classique, tout en cultivant ma manière de composer la musique.
Le livret raconte la traversée mystique d’une petite fille issue d’une famille de paludiers (ouvriers des marais salants), qui porte en elle le souffle de la divinité “Lüminiz”, créatrice des éléments minéraux du pays de Klokochazia.
L’enfant contribuera dans sa propre mort, à la réincarnation de cette divinité mystérieusement disparue après un déluge.
Cet épisode pré-existe à mon livre “Le lac aux vélies” et s’inscrit dans une fresque imaginaire que j’écris et chante depuis le début de mon parcours artistique.
Costumes, scénographie, musique, paroles… Le travail de création a dû être important, vous vous êtes entourés d’une équipe pour concevoir ce spectacle ?
Dimanche 17 juillet, je donnerai à entendre la partie musicale du spectacle, car il est techniquement impossible de le jouer entièrement dans la chapelle de Burthulet.
Je travaille toujours d’abord seul sur l’écriture, la musique et les couleurs, les intentions visuelles. Comme pour mon précédent spectacle “Le corps des songes”, Éric Martin a dessiné une créature imaginaire pour le costume. Il me fallait un costume modulaire, permettant de faire apparaître tantôt un personnage neutre tantôt une créature.
Je souhaitais incarner, entre autres, une créature marine, forme biologique et tangible de l’enfant réincarnée. Cette créature porte la voix mémorielle de l’enfant et vient raconter son histoire aux nouveaux habitants des marais salants.
La dramaturgie est tissée de concert avec Tünde Deak.
C’est encore Nadia Lauro qui conceptualise et réalise la scénographie. Nous souhaitions, comme sur “Le corps des songes”, proposer un territoire imaginaire en mouvement perpétuel.
Je co-compose la musique avec Julien Perraudeau. J’avais envie d’une pièce pour Cristal Baschet, alto et percussions. Julien a proposé d’intégrer le violoncelle et le piano. Nous avons en sus invité les Ondes Martenot. Bonheur.
Nous avons développé les thèmes des personnages autour des sept modes d’Olivier Messiaen.
Le spectacle est chanté en français ou dans la langue de klokobetz, votre langage inventé du pays de Klokochazia ?
Oui. Le français me sert à transmettre un récit. Le klokobetz, une langue imaginaire qui me vient de mon père, me permets d’explorer d’autres champs vocaux, et d’inscrire mon ouvrage dans une presque-tradition de la poésie sonore. Le jeu des sons, les formules typographiques, une composante mystique, la musique, la voix, sont des véhicules qui cohabitent et ne connaissent pas de hiérarchie dans mon travail.
Le fait de jouer ce spectacle dans la chapelle de Burthulet a t’il une portée particulière ?
Je suis ravi de jouer cet oratorio profane dans une chapelle. Cela ne m’empêche pas d’avoir un trac fou car c’est la première fois que je tente une telle version de la partition musicale de Cristaux.
Merci Nosfell !
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Nosfell
Cristaux, un Oratorio fantastique
Dimanche 17 juillet à 16h – Chapelle de Burthulet, Saint-Servais (22) – 8 euros
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